Résistances

Résistances (5)

Le 10/12/2016: Jimmy’s Hall

Attention: Séance spéciale programmée un samedi

Samedi 10 décembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

 

Jimmy's Hall
(Ken Loach, GB - 1972)

« Un de ces vigoureux manifestes politiques, typiques de notre humaniste préféré : un poil trop « pédago », mais toujours attachant, généreux, habité […] Les plus belles scènes, les plus fortes, sont celles où vibre cette communauté rebelle, ces corps solidaires dans la danse, jazz ou folklore, comme dans la contestation, d'une manif à l'autre. »
Cécile Mury [Télérama, 2 juillet 2014]

Présenté en compétition officielle lors du dernier Festival de Cannes, Jimmy’s Hall, du propre aveu de Ken Loach, est sans doute son film ultime. Une dernière fois, Loach apporte une nouvelle pierre à l’édifice politique qu’il a patiemment construit, notamment dans ses films historiques : les rares victoires des forces populaires (ouvrières, paysannes) leur ont toujours été volées par une gauche centriste attirée par le seul pouvoir.
C’était déjà le sujet du Vent se lève, le film qui lui valut la Palme d’or en 2006, où Loach montrait que les nouveaux maîtres de l’Irlande (en gros, les dirigeants de l’IRA), après l’indépendance de 1922, avaient utilisé les même méthodes que les Anglais pour mater les extrêmes.
C’était aussi celui, dans un autre pays, de Land and Freedom (1995), où Loach rendait responsables les communistes espagnols des luttes intestines et sanglantes avec les anarchistes qui avaient entraîné la défaite des forces républicaines pendant la guerre d’Espagne de 1936.
Dans Jimmy’s Hall, l’action se déroule à nouveau en Irlande, en 1932, dans le comté de Leitrim. Une salle de danse, sorte de patronage ou de centre culturel avant l’heure, devient l’enjeu d’un conflit. D’un côté, l’évêque, qui y voit un lieu de débauche, de “communisme” et surtout d’acculturation qui risquerait de menacer la mainmise du catholicisme sur la population. De l’autre, le propriétaire et fondateur du lieu, Jimmy Gralton (Barry Ward), un activiste de retour au pays pour s’occuper de sa mère et de leur ferme (l’histoire est inspirée de faits réels), après dix ans d’exil aux Etats-Unis.
Or le gouvernement, par intérêt, a fait alliance avec l’Eglise et les propriétaires terriens et voit ce conflit d’un mauvais œil. Jimmy (et Ken Loach…) va réveiller et concentrer toutes les contradictions de l’Etat irlandais. 
Jean-Baptiste Morain [Les Inrocks, 01 juillet 2014]
 

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Le 7/12/2016: Land and Freedom

Mercredi 7 décembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto
Place Saint-André, Grenoble

Cycle "Résistance (s) (4/4)

Land and freedom
(Ken Loach, GB - 1995)

"J'ai voulu raconter l'histoire d'une révolution trahie. Expliquer comment, à chaque tentative de changement, la gauche gâchait tout espoir. Témoigner d'une lutte de pouvoir - ici entre anarchistes, trotskistes et communistes. Montrer que la révolution populaire a échoué par la faute du P.C. et de la politique de Staline (...) Mon message est simple : le socialisme n'a pas échoué, il reste à faire. Aujourd'hui que le bloc communiste s'est effondré, cette leçon est précieuse."
 Ken Loach

Si Ken Loach n'existait pas, il faudrait l'inventer. Comme il existe, il s'agit de l'aimer comme un être rare. De le protéger comme une espèce en voie de disparition. Car c'est exactement ce qu'il est, avec sa foi politique intacte. Sa fidélité à un idéal de vie oublié. Son obstination à filmer les humiliés et les offensés
pour mieux dénoncer tous ceux qui humilient et offensent."

Pierre Murat [Télérama, 02 mai 2015].

 

Peu soucieux d’objectivité historique, Ken Loach aborde la guerre d’Espagne comme l’Angleterre contemporaine : en filmant les plus faibles avec respect et humanisme.
Après avoir passé des années à enregistrer les grandeurs et misères de la classe ouvrière anglaise, Ken Loach s’aventure pour la première fois hors des îles Britanniques. Ce coup-ci, il trimballe sa caméra, son regard et ses idées politiques en Espagne, très précisément à l’époque de la guerre civile. Autant le préciser d’entrée, l’auteur de Kes n’a pas investi ce terrain pour en revenir avec un film consensuel, avant-programme pour dossiers de l’écran qui présenterait le pour et le contre au nom de toutes les parties, pommade qui caresserait les cicatrices de l’histoire dans le sens de l’objectivité. Non, ce qui l’intéresse, c’est comment et pourquoi un vent d’espoir immense est retombé comme un soufflé.
Ken Loach propose donc sa vision des choses, rallume quelques braises refroidies, s’inscrit clairement dans le camp des anarcho-trotskistes, met dos à dos franquistes et communistes staliniens en les rejetant dans les marges de son film. Les suppôts de Franco sont résolument hors champ et les communistes passent du statut d’alliés encombrants mais inévitables à celui de vilains méchants, torpilleurs de la liberté et traîtres de la révolution. Cette ligne politico-éthique en chagrinera certains. Ce serait pourtant une erreur de ne lire ce film qu’à la lueur de la grille historico – politique : après tout, on laissera aux historiens et autres spécialistes le soin de démêler les vérités des contre-vérité proférées par Ken Loach et d’établir "objectivement" la nature des relations entre le POUM et le PC espagnol ainsi que leur rôle véritable dans cette guerre. Nous, c’est la vérité cinématographique qui nous intéresse : on est venus voir un film, pas un cours magistral ni une réunion de cellule. Et sur ce plan-là, il est intéressant de constater la permanence de la vision de Ken Loach metteur en scène, de sentir ce que Land and freedom peut avoir de commun avec ses films précédents. Il y a cette façon d’embrasser un groupe humain et de saisir à vif ce qui le lie ou le défait : la petite troupe de guérilleros est à ce titre une proche cousine des prolos de Raining stones ou des ouvriers du chantier de Riff raff. Il y a aussi cette capacité à capter d’emblée des personnages, cette aisance à brosser leur caractère en quelques scènes, à les filmer sans fioritures et sans démagogie – cette façon sans chichis d’établir un lien fort et immédiat entre le spectateur et la pâte humaine qui vit sur l’écran. En somme, une facilité pour donner à la fiction des allures de documentaire, qualité qui vient sans doute des années de formation télévisuelle – version BBC ou Channel 4, ce qui n’est pas tout à fait la même chose que TFI ou France 2.
Serge Kaganski [Les Inrocks, 30 novembre 1994].

 

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Le 30/11/2016: Fureur Apache

Mercredi 30 novembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto, Place Saint-André, Grenoble

Cycle "Résistance (s) (3/4)

Fureur Apache / Ulzana's Raid

(Robert Aldrich, USA - 1972)

« Dix huit ans après Bronco Apache, et toujours avec la complicité de Burt Lancaster, Aldrich signe un western progressiste. Sous des aspects brutaux, les Apaches font preuve d’un grand sens moral. Ce qu’à l’époque on reprochera au réalisateur. »

 

Engourdie par l'idéologie (c'était la grande époque des maos et du structuralisme), la critique a descendu à tort, et en flammes, ce western en 1972, pourtant l'un des plus beaux de la décennie. Ceux qui avaient apprécié l'humanisme du premier film d'Aldrich, Bronco Apache (1954), avec Burt Lancaster en Peau-Rouge pacifique qui n'aspire qu'à vivre dans la nature avec squaw et enfant, n'ont pas supporté de voir que l'Apache pouvait aussi exercer une vengeance furieuse si on l'enfermait de force dans des réserves en forme de prisons. L'extrême violence des sévices commis sur d'innocents fermiers par Ulzana et sa bande a valu à Fureur apache d'être accusé de racisme anti-indien. Accusation absurde évidemment, qui rappelle celle essuyée par Eastwood à la même époque pour le prétendu « fascisme » de L'Inspecteur Harry. Après l'ignominie du massacre de Sand Creek, perpétré par la cavalerie et raconté dans Le Soldat bleu (Ralph Nelson, 1970), Aldrich a voulu montrer que les Indiens n'ont pas attendu la paix les bras croisés dans leurs tipis. Ulzana est un résistant, sorti littéralement de sa réserve pour punir les tuniques bleues génocidaires. Si tu veux la paix, prépare la guerre.
Jérémie Couston [Télérama, 28 septembre 2013]

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Le 23/11/2016: Hors jeu!

Mercredi 23 novembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto, Place Saint-André, Grenoble

Cycle "Résistance" (2/3)

Hors jeu / Offside
(Jafar Panahi, Iran - 2006)

Ours d’argent – Grand prix du jury
Festival de Berlin 2006

 Jafar Panahi: Gloire, prison et clandestinité
« Nous ne sommes pas opposés au cinéma, à la radio, ou à la télévision… Le cinéma est une invention moderne qui devrait être utilisée pour éduquer le peuple, mais, comme vous le savez, il a été utilisé pour corrompre notre jeunesse. C'est à la mauvaise utilisation du cinéma que nous sommes opposés, une mauvaise utilisation causée  par les traîtres politiques de nos dirigeants ».
Jafar Panahi [Cité par Hamid Naficy dans Iranian Cinema under the Islamic Republic.]

« Quand un cinéaste ne peut plus faire de films, c’est comme s’il était en prison, » a déclaré, il y a quelques années au quotidien anglais The Guardian, Jafar Panahi. Et depuis que le cinéaste n’a plus le droit de tourner, il tourne quand même, mais il tourne des films clandestins, des films d’enfermement. Des docus-fictions ouvertement politiques qui tranquillement mais avec une certaine angoisse (tous ceux qui acceptent de participer prennent des risques), exposent simplement la/sa réalité. Ces films de huis clos sont et ne sont pas des films.

 

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Le 9/11/2016: Good Night and good Luck!

Good Night and Good Luck

(George Clooney, USA - 2005)

Mercredi 9 Novembre 2016 à 20h
Cinéma Juliet Berto, Place Saint-André, Grenoble

Ce film relate le combat mené par un présentateur du journal télévisé des années 1950, et un producteur, pour mettre fin à la carrière du sénateur McCarthy et sa chasse aux sorcières anti-communiste.

George Clooney, inquiet devant l'aseptisation des médias d'aujourd'hui, “qui ne permettent de faire la différence entre la pub, la propagande, la manipulation et l'information”, s'est personnellement impliqué dans la production de ce film. Un univers “fifties” en noir et blanc, une image ciselée par la fumée des cigarettes et une bande-son saturée de musique de jazz

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